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samedi 9 novembre 2013



SPECIAL DISCO & PORNO  / L'histoire du disco commence avec la musique noire américaine et ce qu'on appelle " le son de Philadelphie ". En effet le R&B des sixties  , dominé par le son Motown de Détroit  , a évolué vers quelque chose de plus complexe , plus sophistiqué , avec des rythmes  soutenus , plus appropriés pour la danse. C'est à Philadelphie que se trouvent les précurseurs de ce nouveau son : Deux  musiciens de talent , Gamble & Huff ont fait de leur ville , le nouveau centre d'un genre musical aux mélodies luxueuses et riche en arrangements novateurs . Très rapidement , le public blanc américain  va se mettre à acheter les disques noirs des O'jays , MSFB , 3 Degrees  ou encore d' Harold Melvin & the blue notes . Cependant , La  naissance du disco tel que nous le connaissons , ne pouvait pas venir directement d'une Amérique toujours en proie à de nombreuses pudibonderies : La vraie création du disco nous vient d'Europe et elle est pratiquement due à une seule personne , le producteur munichois Giorgio Moroder.   
 Quasi - inconnu en 1975 ,  c'est lui qui en premier , a l'idée étrange de marier ces voix soul et gospel à des mélodies blanches , avec des arrangements électroniques . On peut concrètement  dire que le disco a été enfanté par le mariage de  voix afro-américaines avec  la technologie de la musique  européenne  ou on peut aussi parler d 'une stylisation européenne du " Philadelphia Sound " , poussée à l'extrème  . Cette musique expérimentale va donner naissance à une disco très érotisée.  Donna Summer enregistre une démo en 1975 , dont elle  a écrit les paroles et Moroder lui suggère , pour approfondir les sensations décrites par le texte , de mimer l'orgasme en chantant .

 L'enregistrement se fait dans un studio plongé dans l'obscurité pour créer une ambiance intime , propice à l'abandon physique .  De part son éducation , la chanteuse aura des difficultés à se " lâcher " , elle finira pourtant par y arriver en se mettant " dans la peau d'une Marilyn Monroe en quête de prouesses sexuelles " selon ses propres mots. 


 Ainsi dans les clubs du monde entier , la voix  orgasmique de Donna  résonne avec son premier tube  " Love to Love You Baby ". Un titre  d'une durée inhabituelle pour l'époque et conçu sous forme de "suite ".  C'est Neil Bogart , le sémillant boss  du label Casablanca qui demande à G. Moroder de rallonger la sauce des 3mn initiales  : totalement emballé par le titre pour lequel il a signé , Bogart le passe en boucle lors d'une fête  chez lui ... ses invités en réclament encore et encore . Moroder va donc s'exécuter et produire une version épique de 16mn dans sa version intégrale.

Neil Bogart deviendra un mentor absolu pour Donna Summer : il lui fabrique cette image sulfureuse qui jette un froid sur l'Amérique puritaine et décide même des robes qu' elle doit porter . De ses rapports avec le patron de Casablanca , la chanteuse résume : " Neil était comme un père et un frère , c'est quelqu'un qui m'a toujours protégée . Je comprenais l'intérêt d'avoir cette image , même si elle ne me correspondait pas. "

 " LOVE TO LOVE YOU BABY "  ORIGINAL SINGLE B - SIDE . part 2 . 4mn57 . (1975 ) :    http://muzofon.com/search/donna%20summer%20love%20to%20love%20original%20long%207  Dès le départ , le disco va vite dégager des relents de soufre  : produit inclassable ( noir mais pas soul ) et Pionnier du genre ,  "Love to Love You Baby " est volontairement construit avec des préliminaires , des montées , des pauses et une explosion finale sur lesquels s'épanouissent les râles et les gémissements ... Le tout formant évidemment une métaphore de l 'acte sexuel . Comme le sexe a toujours fait vendre  , le disque de D. Summer explose le marché international du disque .   En quelques mois , elle est consacrée comme étant LA reine du disco. 
 Ce succès sera vivement critiqué un peu partout  : on parle alors de  " récupération obscène de la misère sexuelle universelle " . Le single  est censuré par certaines radios  , il est également dénoncé  par le révérend Jesse Jackson , fustigeant cet enregistrement  " sexuellement dégradant " et au final , le Vatican  lui même , condamnera la chanson ... Une ironie de l'histoire quand on connait le parcours de Donna Summer qui passera d ' une image de " déesse du sexe "  à celle de  " bigote chantante "  dès les années 80 ... Des critiques  qui ne l 'empêcheront  pas de faire la carrière que l'on sait .  Retrouvez ici une prestation T.V en live de " Love to Love You Baby " :  http://www.youtube.com/watch?v=TsIzw94NiJs
 Quant au mythique  Casablanca Records , à partir du succès de " Love to Love You Baby " , il a le vent en poupe et devient le label phare du disco, grâce au flair de Bogart . Dans cette atmosphère de disco sexué , on pourrait même dire  " Casablanca a la trique " au vu de son logo conçu à partir du profil d'un sexe masculin en érection ...     

   CERRONE  " LOVE IN C MINOR " (1976 ) : Jean -Marc Cerrone est l'un des français emblématique du disco . Au début des 70's  , il connait le succès avec son premier groupe , les Kongas . En 1975 , lassé , il ouvre un Import Music , supermarché du disque où il vend les premiers maxi disco . Si le magasin en question est un grand succès professionnel , Cerrone est vite repiqué par le virus de la création musicale et se remet à enregistrer des maquettes . Fort du succès du tandem Summer / Moroder , il s'en inspire en créant une sorte de relecture masculine ( voire machiste ) de "Love to Love You Baby " dont le tempo se serait accéléré.
SINGLE VERSION /   http://muzofon.com/search/Cerrone%20Love%20In%20C%20Minor%20original%20edit%20part%201     la sauce prend et le petit moustachu  trouve sa marque de fabrique  : pied de batterie  vigoureusement mis en avant (certains parlent de sa frappe de " bûcheron " ) allié à une superbe limpidité musicale où s 'alanguissent des râles de plaisirs féminins.  Sur les conseils d' Alec Costandinos ( Love & Kisses ) avec qui Cerrone collabore  ,  Le LP est finalisé aux studios Trident de Londres . Si le son y est magnifique , l'environnement est glauque au possible : Le Trident est situé dans une impasse aux relents de sexe poisseux , entourée de sex-shops , de peep -shows et de bordels !  Un décor qui sied donc parfaitement  au thème principal du disque ...  De cette grande période  "sexe " , Cerrone résume :  " Il faut bien l'avouer, à l'époque , on étaient tous des queues sur pattes ..."            

Le vidéo -clip original ici : http://www.youtube.com/watch?v=Xay4S_3oWu4          Le LP de Cerrone est refusé par toutes les maisons de disques , il décide donc de créer son propre label Malligator  et d'auto -éditer son disque . La légende veut qu'une erreur de manutention d'un disquaire fasse exploser la carrière du disque outre -Atlantique :  Au lieu de renvoyer des caisses de Barry White en surplus , ce sont trois -cents exemplaires " Love In C Minor " qui partent pour New -York . Erreur porte-bonheur ou vraie tactique commerciale , le résultat est là : Le DJ David Mancuso diffuse ces 16mn érotiques dans les hauts lieux  de la 'nightlife' New Yorkaise et les exemplaires restants de " LICM " s'arrachent rapidement. Ce succès est alors ignoré par le principal intéressé : les Majors américaines , contrairement au labels français , sont à l'écoute des DJ et ils cherchent désespérément l'auteur pour le signer , sans se douter qu'il est français... Puis les choses se gâtent : Faute de mieux , le célèbre label américain Casablanca Records signe le groupe Frankie Crocker & The Heart and Soul Orcherstra   pour une cover désexualisée et très différente de la version originale de " Love In C Minor" :  http://tempfile.ru/file/2867368  .  Tandis que fleurissent un peu partout des versions pour le moins ternes :  http://muzofon.com/search/Love%20in%20C%20Minor%20costandinos       Le but de Cerrone est alors de récupérer la paternité de son titre , de " tuer cette maudite reprise " selon ses propres mots  et de signer avec un label américain . Ce qu'il fera avec Atlantic Records . Au printemps 77 , " Love in C Minor " triomphe enfin avec des millions d'exemplaires vendus à travers le monde . Armé d'une inébranlable confiance en lui , le french discoman  va continuer à surfer sans effort sur cette vague de luxe & luxure . Au cours de la seule année 77, il enregistre cinq albums au studio trident . Influencé par Giorgio Moroder , son troisième album et ultime pièce maitresse  " Supernature " laisse plus volontiers place aux effets électroniques . C'est  à nouveau un immense succès  récompensé  le 30 juin 1978 au Billboard Disco Forum de Los Angeles .                   
Cerrone y remporte cinq trophées : artiste disco , artiste masculin disco , compositeur disco , meilleur producteur de musique disco et arrangeur disco de l'année ! Ces prix lui sont remis  par Donna Summer et les Bee Gees  , élus respectivement meilleur artiste féminine disco et meilleur groupe disco , signe suprême de reconnaissance  de ses pairs les plus prestigieux .   
Durant les quatre  années de gloire du disco  , le son évolue rapidement : En 76 , il  n'est encore qu'une transition entre le son de Philadelphie et les arrangements avant - gardistes qui apparaitront un an plus tard . En 77 , le  "disco -porn" est à son apogée , avant de tomber quelque peu en désuétude avec l'arrivée des sonorités électroniques.  1977 voit donc l'arrivée d 'actrices porno  se lançant dans  la musique comme Marilyn Chambers produite par Michael Zager  ( auteur du célèbrissime  tube  " Let 's all chant "  )         
Avec " Benihana " :  http://muzofon.com/search/chambers%20benihana   et son final explosif ,  miss Chambers nous prouve que sa réputation de reine du X n'est pas usurpée ....  Tandis que la France fantasme sur la sexy Jennifer et son  " Do it For Me " :
   http://planete-disco.blogspot.fr/search/label/JENNIFER%20%22%20DO%20IT%20FOR%20ME%20%22%20%20%281977%20%29  Tous  ces gémissements suggestifs font désormais partis du paysage musical . Même Claude François pousse ses clodettes à la chansonnette érotique dans un registre totalement kitsch qui sied souvent aux productions françaises de l'époque :
   Les trois danseuses de Paradise Birds  font quant à elles , une reprise très hot du " Love Affair " de Claudia Cardinale avec  cris et soupirs lascifs :  http://tempfile.ru/file/2949518
  GIORGIO MORODER   " OH L'AMOUR " ( Hot Sauna Re -Edit )  :   http://muzofon.com/search/GIORGIO%20L%20AMOUR%20SAUNA%20HOT   L'alter ego et producteur  de Donna Summer ne reste pas dans l'ombre de sa créature et sort son premier LP disco  "  knights in white satin " . Ce sera  sa seule incursion dans l'érotisme au masculin , l'année suivante ses expérimentations électroniques  l'intronisent comme le producteur  disco de référence.
  Plus surprenant encore , le  musicien , compositeur et poète Rod Mc Kuen  se transforme en vieux libidineux le temps d'une ode à la masturbation  ( au passage merci à mister Julian pour  cette découverte )        http://muzofon.com/search/ROD%20MCKUEN%20easy      Mc Kuen nous explique en 4mn et sans un mot , comment " glisser facilement  à l'intérieur .." avec "Slide ...Easy in " . Un titre totalement pornographique qui  , s'il ne possède pas la subtilités des arrangements d 'un Moroder ou d'un Cerrone , n'en reste pas moins efficace dans le genre ...       
Du coté  de L'Italie , on peut citer ce très gay  " DUE " (1979 ) :  http://muzofon.com/search/timothy%20e%20luca%20due Un single bisexuel puisque  la face B devient Timothy & ....Sarah !
 78 et 79 voient encore quelques titres très axées sur la pornographie , mais cette tendance se raréfie progressivement . 
 
             POUSSEZ !" COME AND DO IT " :  http://muzofon.com/search/poussez%20come%20do%20it          Les productions de 1978-79 restent très fortement connotées sexuellement  , cependant elles  n'ont  plus besoins des exultations orgasmiques de leurs glorieuses ainées de 76 -77 :     l'hédonisme , la liberté sexuelle et l'abandon de soi  sont inhérents au mouvement . Dans toute l'histoire de la musique , on  n'aura jamais autant parlé de l'orgasme féminin & masculin  ( Plus anecdotiquement  , on ne compte plus les titres où l'on peut entendre l'expression  : " c'est bon !")     
THE PUMPS " BOY I NEED YOUR LOVE  ( c'est bon  ) " (1979) :    http://muzofon.com/search/the%20pumps%20I%20need              
               Avec le projet de studio MUST  , on arrive au bout du chemin :  A peu près tout a été dit dans ce domaine .                             SADO MASO DISCO   ( vocal & instrumental )  :  http://muzofon.com/search/must%20sado%20maso%20disco   
 Il est alors temps de dire au revoir  au porno dans le disco ... mais pas au plaisir  que procure cette musique !

6 commentaires:

  1. haaan.... haaaaaaaaaaaaaaaan !!!!!! han ! han ! han !!! j'ai bien mimé mister Sex ? c'est toi l'expert en ce domaine ;) non, pour être sérieux, même si je connais l'histoire, j'aime beaucoup ce genre de post (je n'avais jamais remarqué pour le logo Casablanca, dire que je me suis acheté un tshirt avec ce logo, c'est que je dois être vraiment pervers, même inconsciemment !) Sur ce, j'attends avec impatience les cochonneries discopho-nique de mister Cerrone ! ps : la pétasse de la première image est incroyablement bien foutue, elle aurait eu tort de ne pas se déshabiller ! je me demande si les implants existaient déjà à l'époque...

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  2. l'imitation de l'orgasme était parfaite , mister disco ..! Tu aurais pu faire un bon parolier de porno -disco en 1976 ! Oui pour le logo c'était surement inconscient : moi aussi il m'a toujours intrigué et je recherchais aussi un t -shirt identique sans avoir idée de ce qu'il représentait ! Pour le post , je vais commencer par les classiques ( cerrone , donna ) pour aller vers des titres moins connus ... mais toujours bien gratinés dans le genre ! ps : oui les prothèses mammaires existait déjà , mais là je pense que c'est naturel ( ça pend un peu ...) et c'est plus excitant comme ça , je trouve! les implants font souvent " ballon de baudruche " sous la peau ou ont une forme de bol Tupperware !

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    1. oui exactement ! ca se voit quand ce sont des implants, comme tu dis on dirait deux ballons gonflés qui s'agitent à l'intérieur des seins... je m'étais fait la réflexion en regardant une vidéo X où c'était assez frappant lol...

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  3. C'est clair ,Il n'existe plus aujourd'hui une seule paire de seins dans les films X , qui ne soit pas regonflés comme des mongolfières! ... Personnellement , j'aime les gros seins ... mais autant de chirurgie esthétique , c'est plutôt effrayant !

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    1. lol...rien de mieux que les gros seins en effet ! mais la chirurgie leur donne un sacré coté vulgaire !

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